Dachau, dimanche 4 mai 2003


Mesdames, Messieurs,

Les survivants des camps de concentration, jusqu'au bout de leurs forces, continueront de témoigner que la défense de la LIBERTÉ, de la DÉMOCRATIE et des droits de l'HOMME ne peut être dissociée de l'AMITIE entre les peuples.

C'est ainsi que nous commémorons aujourd'hui, 4 mai 2003, le 58eme anniversaire de la libération du camp de concentration de DACHAU. Mais ce chiffre 2003 nous rappelle qu'il y a 70 ans Adolf HITLER, fondateur du parti national-socialiste, a été porté au pouvoir le 30 janvier 1933 et qu'il a imposé à l'Allemagne une dictature totalitaire. C'est par ce que cette dictature pour s'installer solidement a créé une institution d'Etat chargée d'interner les opposants qu'HIMMLER ouvre le 22 mars 1933 le premier camp de concentration : DACHAU.

C'est par ce que cette dictature entreprend d'asservir les pays voisins de l'Allemagne qu'elle déclenche la guerre et que les attributions de l'institution d'État chargée d'emprisonner les opposants allemands pour les éliminer sont étendues aux résistants étrangers pour les punir et les exterminer.

Sont ainsi regroupés dans les camps: - des communistes, des sociaux-démocrates, - des chrétiens (catholiques, protestants, orthodoxes), - des juifs, - des Tsiganes qui, quelles que soient les raisons de leur capture, ont subi tous les mêmes atteintes physiques et morales de la détention.

La faim, le travail forcé, les sévices, la maladie (typhus, lente agonie dans les «Revier» surpeuplés), la pendaison, la chambre à gaz dans presque tous les camps et notamment pour les juifs sont présents jour et nuit comme un cauchemar permanent dans le coeur du détenu.

Pourquoi un pays dont la culture fait l'admiration du monde a pu en arriver là?

Souvenons-nous de la crise économique des années 1929-1930 qui provoquera en Allemagne une inflation vertigineuse avec 7 millions de chômeurs et le manque de réactions et le laisser faire des nations libres et démocratiques face aux premières exigences du régime hitlérien.

Le nazisme ne peut être considéré comme un accident de l'HISTOIRE qu'on peut archiver dans un dossier et un placard. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le phénomène peut resurgir.
Dans l'éducation des nouvelles générations, l'histoire des nations et le combat pour la liberté doivent tenir une place primordiale.

L'information sous toutes ses formes prend donc la dimension d'un véritable acte culturel.

La famille, l'école et les médias sont responsables de cette mission. Ils doivent être encouragés et soutenus par les organisations gouvernementales, régionales et locales dans ce devoir de mémoire.